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PVC, Plexiglas®, Teflon® : nos sociétés submergées de plastiques

Quand on parle de plastique, on parle en réalité d’une multitude de matières plastiques. Le caoutchouc synthétique, le PVC, le Plexiglas®, etc. toutes ces matières ont été créées à partir de la même matière : le pétrole. Leur résistance aux chocs et leur légèreté en ont fait des matières incontournables dans notre quotidien. Du scotch pour fermer les cartons ? Du plastique ! La salade-repas à emporter le midi ? Dans du plastique ! Ce joli pull en polyester ? Du plastique aussi !

Quelles sont les avantages de chaque matière et dans quelle mesure ces plastiques créés à partir de pétrole sont-ils recyclables ? 

La fabrication du plastique

Le plastique est fabriqué à partir du naphta, un liquide transparent obtenu après la distillation du pétrole. Ce liquide ne sert pas uniquement à la fabrication du plastique : il est aussi utilisé pour fabriquer de l’engrais, des bases pour les parfums et des médicaments.

Le naphta subit un traitement à très haute puis à très basse température, appelé la phase de craquage : il se décompose ensuite en fragments de molécules. Durant la phase suivante de polymérisation, ces fragments se lient entre eux et forment alors des polymères. Le “plastique” tel qu’on le connaît peut alors être acquérir la forme que l’on souhaite lui donner, grâce à des techniques de moulage, d’injection ou de thermoformage.

Les plastiques développés par Dupont Chemicals

Le Téflon®

Quand vous utilisez des poêles en Teflon®, vous seriez surpris.e d’apprendre que vous utilisez en réalité du plastique. L’histoire du Teflon® réserve d’ailleurs bien d’autres surprises, malheureusement il s’agit plutôt de mauvaises surprises !

 

L’entreprise basée aux Pays-Bas DuPont a d’abord développé dans les années 40 un produit industriel toxique dans le cadre d’un projet de développement de la bombe atomique, l’acide perfluorooctanoïque, l’APFO. Il s’agissait d’abord d’une mousse anti-incendie procurant une résistance à l’eau, à l’huile, à la graisse et à la saleté. En 1949, grâce à ces caractéristiques très utiles pour l’usage alimentaire car ils rendent les ustensiles de cuisson plus faciles à laver, l’APFO devient le Teflon® développé par l’entreprise étatsunienne Dupont de Nemours et son utilisation s’étend dans de nombreux foyers.

 

Malheureusement, les promesses de ce produit industriel se sont avérées incompatibles avec le vivant : le scandale autour du Teflon® aura duré pendant près de 50 ans. De nombreux risques sanitaires sur les êtres vivants, humains et animaux, sont apparus : DuPont Chemicals connaissait ces effets et les a cachés aux consommateurs et consommatrices. L’entreprise Dupont Chemicals a déversé de l’APFO dans des cours d’eau et de graves problèmes sanitaires se sont ensuite développés, dépassant de loin l’échelle locale. Par exemple, de l’APFO a été retrouvé dans la chair des ours polaires et ces quantités ont énormément augmenté durant les 20 à 30 dernières années. Depuis, de nombreux procès ont été perdus par l’entreprise de Dupont de Nemours. En 2017, DuPont Chemicals a versé 671 millions de dollars à 3 500 victimes de la production de Teflon®. Nous vous recommandons d’ailleurs le film “Dark waters” qui retrace toute cette histoire glaçante, digne de l’épisode biblique de David et Goliath.

 

En résumé, l’organisme n’élimine que très lentement le Teflon® et ce produit toxique induit des désorganisations au niveau de l’ADN. Le lien est désormais avéré entre l’APFO, autrement dit le Teflon®, et le cancer, à la fois chez les êtres humains et les animaux.

 

Dans votre usage quotidien, privilégiez les ustensiles en bois dans des poêles en Teflon® : l’usage d’ustensiles en métal qui pourraient rayer le revêtement en Teflon® est à proscrire. Si vous souhaitez vous débarrasser d’une poêle rayée enduite de Teflon®, vous pouvez la jeter dans la poubelle d’ordures recyclables : le Teflon® est recyclable. Si vous jugez l’usage de Teflon® trop dangereux pour un usage alimentaire, les poêles en métal de De Buyer sont une alternative bien plus sûre. 

Le Nylon®

Un second plastique développé par l’entreprise DuPont Chemicals est le Nylon®, créé en 1935 dans le cadre d’un programme de recherche qui vise à développer des fils à la fois élastiques et résistants, mieux adaptés au tissage. Surtout développé pour un usage textile, pour fabriquer des bas pour femme notamment, il est rapidement devenu un symbole de la libération en 1945. 

 

Lorsque la fibre de Nylon® est créée pour la première fois à partir de pétrole, elle est considérée comme l’une des plus polluantes. Cette réputation est due au fait que la fabrication du nylon est très polluante, énergivore, et consommatrice d’eau. En revanche, étant recyclable de très nombreuses fois, elle est même considérée comme une fibre éco-responsable lors de ses cycles de vie suivants. De nombreuses marques de sous-vêtements proposent donc de plus en plus de bas créés à partir de Nylon® recyclé, appelé Econyl®. Une entreprise française, Nosc, a même développé une fibre de Nylon® faite à partir de déchets et de filets de pêche ! La fibre de nylon recyclée étant très absorbante, elle est très utilisée pour développer des textiles liés à un usage aquatique.

Le néoprène

Un troisième plastique développé par l’entreprise DuPont Chemicals a été le néoprène, de la famille des caoutchoucs néoprène, mis au point en 1930. Le néoprène est lui aussi utilisé pour les textiles liés à un usage aquatique, pour la fabrication de combinaisons et d’accessoires de nombreux sports aquatiques.

 

Ses nombreux avantages pour l’industrie ont conduit à exploiter énormément ce matériau sur le marché. Il résiste mieux aux huiles que les autres caoutchoucs : il est donc utilisé pour la fabrication de tubes et de joints étanches résistants aux carburants. Il est aussi utilisé comme isolant électrique et thermique : vous en avez sûrement déjà vu sur des portes coupe-feu. Ce sont ses qualités de légèreté et d’isolation thermique et d’élasticité qui ont été sollicitées pour développer son usage dans la fabrication de combinaisons (et des colles pour réparer ces combinaisons) et d’accessoires de sports en eau vive ou en mer.

 

La combustion du néoprène dégageant du monoxyde de carbone, il ne peut pas être incinéré. Les voies de recyclage de ce matériau ont été peu développées et sont donc très chères. La meilleure façon de prolonger la durée de vie d’un produit en néoprène est de l’upcycler, c’est-à-dire de transformer son usage classique vers une autre utilisation, comme le fait par exemple Captain’ Neo !

 

Le polyester

La première fibre de polyester synthétique a été développée par DuPont Chemicals à la fin des années 40. Il est devenu extrêmement populaire grâce à son entretien facile et à sa polyvalence. Actuellement, quasiment la moitié des vêtements vendus dans le monde contiennent du polyester.

 

Le polyester se recycle très bien et de nombreuses entreprises créent des vêtements avec du polyester recyclé. Attention, cependant : le polyester, même recyclé, pollue les océans avec des micro-particules de plastique ! Pour empêcher ces micro-particules de passer de vos vêtements aux océans, nous vous conseillons d’utiliser un sac de lavage Guppy Friend

Les autres plastiques

Le polyéthylène

Le polyéthylène est le plastique le plus répandu dans le monde : il est très résistant aux agents chimiques, aux chocs et aux frictions. Il est inerte et donc apte au contact alimentaire. Étant entièrement recyclable, le polyéthylène sort son épingle du jeu concernant son impact sur l’environnement ; il pourrait même être créé à partir de canne à sucre et rejoindre la famille des plastiques bio-sourcés

 

Le polypropylène PP

Le polypropylène PP est la 2° matière plastique la plus utilisée en Europe, surtout dans le secteur des emballages. Étant un polymère thermoplastique semi-cristallin on peut voir au travers de l’emballage ce qu’il contient. Il est aussi considéré comme “sûr” concernant le contact alimentaire : de nombreux industriels ont donc développé son usage dans le secteur des emballages alimentaires à usage unique. Il est utilisé pour faire des pots de yaourt, des emballages pour le beurre, des pots de glace ou encore les emballages pour la cuisine à emporter. Parmi les avantages du polypropylène PP, on peut citer sa résistance à la flexion et à la chaleur, ainsi que son faible coût. Au niveau environnemental, son fort atout réside dans le fait que le polypropylène PP est entièrement recyclable.

Le caoutchouc synthétique

Comparé au caoutchouc naturel produit par les Hevea brasiliensis et les Ficus elastica, le caoutchouc synthétique vieillit mieux. La création d’élastomères de caoutchouc synthétique a été brevetée en 1909. Ils sont surtout utilisés pour fabriquer du ruban adhésif : ceux en caoutchouc synthétique adhèrent mieux aux surfaces et se déchirent beaucoup moins facilement. En revanche, sans stabilisant, le ruban adhésif en caoutchouc synthétique est moins adapté à l’exposition aux UV que celui en caoutchouc naturel et, du fait de sa composition, le caoutchouc synthétique est très compliqué à recycler. 

Le PVC

Le PVC, de son vrai nom “polychlorure de vinyle” constitue le troisìème type de plastique le plus utilisé dans le monde : il est surtout utilisé dans le secteur de la construction et du bâtiment. Il a été découvert par sérendipité au 19è siècle : le polymère était apparu sous la forme d’un solide blanc dans des bouteilles de chlorure de vinyle qui avaient été exposées au soleil.

 

Le PVC plastique est un matériau peu couteux, très solide et résistant, étanche aux gaz et aux liquides et il est très isolant, d’un point de vue électrique, thermique et phonique.

Les industriels déclarent que le PVC “demande peu de ressources naturelles pour sa fabrication et ne représente que 1 % des déchets en France”.

 

C’est surtout le PVC souple qui est recyclable et il est effectivement de plus en plus réellement recyclé depuis les années 2000.

 

Plexiglas® 

Le Plexiglas® est un matériau transparent et bien plus léger que le verre. Il est utilisé pour fabriquer des présentoirs et de l’ameublement de présentation, des enseignes et des panneaux signalétiques et publicitaires. Malléable et léger, il est en théorie aussi écologique qu’économique mais sa filière de recyclage est actuellement très peu développée. On estime qu’actuellement seuls 10% de la production européenne annuelle sont réellement recyclés. 



Gardez en tête que si le silicone n’est pas présenté dans cette liste, c’est parce-qu’il ne s’agit pas d’un plastique à proprement parler, notamment parce qu’il n’est pas créé à partir de pétrole… mais de silice !